Cadre de nos accompagnements
Mètis accompagne différents collectifs dans la culture, la sélection et la transformation de variétés issues de semences paysannes. L’objectif est de créer ou renforcer des groupes au niveau local à même de préserver sur le long terme la biodiversité des plantes cultivées. Un des objectifs de ces accompagnements est aussi de générer de l’entraide entre petits paysans, artisans et citoyens pour de nouvelles formes d’autonomie collective. Nous nous inscrivons dans une posture d’accompagnant et non de prescripteur. Les praticiens et les organisations accompagnées sont ainsi au centre du processus d’accompagnement, en autonomie de décision et les actions sont entièrement co-construites. Chaque accompagnement est ainsi unique selon les besoins et objectifs des groupes. Dans certaines situations, nous mobilisons une démarche de recherche participative.
Voici nos étapes préalables à tout accompagnement:
- Échanges en amont avec des représentants du collectif pour bien cerner les attentes, les problématiques, les objectifs et dessiner une première proposition (contenu, modalités d’intervention…);
- Organisation d’une journée pour commencer à répondre à ces attentes (intervention à partir d’expériences de paysans expérimentés et de résultats de projets de recherche), puis définition collective des suites à donner pour atteindre les objectifs
Recherche participative : vers une recherche simple et conviviale
Il arrive que certains collectifs se posent des questions sur les liens entre les plantes, leurs environnements et les pratiques. Dans ce cas, Mètis essaie de mettre en œuvre une recherche simple et conviviale adaptée aux réalités paysannes, avec peu de moyens, entièrement co-coconstruite et visant à mieux comprendre le fonctionnement des agroécosystèmes . Nous postulons une égalité et une complémentarité de principe entre les connaissances issues de l’expérience pratique et celles issues d’une démarche scientifique. Cette recherche s’appuie sur les connaissances produites avec la recherche académique en association avec les savoirs des praticiens, mais aussi sur les échanges entre pairs.
Une telle démarche est aussi un champ de recherche en soi : d’un point de vue épistémologique, elle vise à critiquer les méthodes agronomiques classiques qui dominent la recherche agricole depuis 50 ans et à proposer des alternatives. La recherche que nous souhaitons mettre en œuvre vise à augmenter la pertinence des connaissances produites dans un contexte agroécologique et le niveau d’autonomie des collectifs paysans. Un regard réflexif et critique est central dans cette démarche: comment sont produites les connaissances? Quelles sont leurs impact sur le terrain ? Renforcent-elles l’autonomie individuelle et collective ? Ne vont-elles pas faciliter les tentatives de récupération par le système agroindustriel (pillage des données, privatisation des semences, etc) ?